Freda Joséphine Baker est une chanteuse et danseuse américaine naturalisée française.

Elle est née d’une famille d’esclaves en 1906 dans le Missouri et elle vit une enfance difficile durant les années de violente haine raciale et de ségrégation. Vingt ans plus tard, elle arrive à Paris où, avec une grande modernité et beaucoup de courage, dansant à seins nus et avec sa célèbre ceinture de seize bananes, elle affronte tous les préjugés de l’époque.

Sa jupe symbolique, qui rappelle ses origines, lance un regard vers l’avenir, et elle la transforme en “acte d’émancipation”. Grâce à son talent, elle devient la femme la plus photographiée au monde et l’artiste la plus payée de France.

Sa coupe à la “garçonne” est copiée par toutes les Parisiennes. Elle devient ainsi la muse de la “haute couture” française, en particulier de Christian Dior : chaque maison veut “mademoiselle Baker” comme modèle.
C’est elle qui lance la mode d’une peau bronzée et sensuelle, de sorte que les femmes françaises commencent  à “s’enduire la peau d’huile de noix”, un colorant naturel qui fait qu’elles ressemblent de plus en plus à leur icône.

C’est ainsi que , dans les années 30, elle fonde sa marque de cosmétiques avec le “Baker Oil”, annoncé comme le premier autobronzant du monde.
Après une tournée en Europe, Joséphine Baker commence à présenter la “revue” des Folies Bergères de 1927 accompagnée d’un guépard, qui terrorise l’orchestre et le public ; dans la même année la jeune célébrité se lance dans le monde de la chanson.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle devient probablement un agent du contre-espionnage, puis fréquente la haute société parisienne et, par la suite, se mobilise en faveur de la Croix-Rouge.

Après la Campagne de France, le 24 novembre 1940, elle s’engage dans les services secrets de la France Libre. Elle est ensuite engagée par le service féminin de l’armée de l’air et débarque à Marseille en octobre 1944.

À la Libération, elle chante pour les soldats au front, cherchant à soulever leur humeur et, à travers ses concerts, elle recueille également des sommes stratosphériques qui sont ensuite versées directement à la Résistance.

À la fin du conflit, elle est décorée de la Légion d’honneur par Charles de Gaulle.
En mai 1945, elle se produit en Allemagne pour les déportés libérés et en uniforme de l’armée de l’air française, elle apparaît aux côtés de Martin Luther King lors de la marche sur Washington en août 1963, première et seule femme à tenir un discours devant les manifestants.

Jusqu’à sa mort, en 1975, elle se bat contre les discriminations, en finançant des associations et en participant aux manifestations.
C’est ainsi que, grâce à sa forte personnalité, elle arrive à la nomination au Panthéon comme première femme noire et première artiste du monde du spectacle à avoir droit à la sépulture à l’intérieur du temple républicain français, à côté de soixante-quinze “grands hommes” comme les écrivains Victor Hugo et Émile Zola.
La date choisie pour la cérémonie est symbolique : le 30 novembre, jour où Freda naît dans le Missouri et obtient la nationalité française, et c’est précisément Emmanuel Macron qui l’accueille dans ce lieu imposant où reposent les personnages français les plus influents.

Je termine avec une de ses phrases parmi les plus significatives : “Vous savez que j’ai toujours choisi le chemin le plus difficile et je veux que vous ayez l’occasion de faire tout ce que j’ai fait, sans que vous soyez obligés de fuir pour l’obtenir”.